mardi 8 juin 2010

La Canicule des Pauvres de Jean-Simon Desrochers

Durant dix jours, une canicule sans précédent frappe Montréal. Le smog persistant s'immisce dans la conversation, s'ajoute aux thèmes récurents de l'argent et du sexe. Les nantis climatisent leur maison, les pauvres endurent le calvaire. Au Galant, une ancienne maison de passe transformée en immeuble locatif, la vague de chaleur déferle comme un tsunami. Dans le climat surchauffé des appartements sordides se célèbre l'étrange carnaval qu'est la métropole contemporaine. Pour Zach le revendeur de drogue, Kaviak le pornographe, Sarah la tueuse à gages, Takao le bédéiste japonais, Lulu du Groupe punk Claudette Abattage et une vingtaine d'autres personnages aussi tendres que cyniques, la vie dans ce monde trop jeune pour être vieux et trop usé pour être neuf, c'est la vie, sans mode d'emploi. Dans cet imposant premier roman, Jean-Simon DesRochers réussit un tour de force: donner à lire une réalité aussi crue que drôle, un monde tellement vivant que sa décadence ne cesse de nous séduire.

L'immeuble s'appelle "Le Galant", ici à Sherbrooke il n'a pas de nom; mais il se trouve coin Ball et Wellington et il est très connu, oui parce que dans chaque ville du Québec il y a un Galant, je suis certaine de ça.

J'ai adoré ce roman québecois, et comme vous le savez ils ne sont pas nombreux ceux que j'aime; c'est un livre dur, des personnages crus, les vraies affaires, parce que des gens peuvent vivre ces vies là.
L'auteur est très créatif et a poussé ses personnages au maximum; séduite? je sais pas, intéressée à l'histoire des gens oui, très ... Que ce soit Monique et Christian, Juanita Claudio et Miguel, Sarah-Nikita la désosseuse, Daphnée et Zach, Roméo et Henriette, je crois que c'est une réussite; et pendant que je lisais ce livre je me disais que la pluie tombe pour calmer les malheurs, pour calmer la décadence; et la pluie n'est arrivée qu'au bout de 10 jours. Et même après la pluie, et même pendant une canicule ou même pendant un verglas; les gens auront toujours des malheurs. Ce sont des "petites gens", ils sont pauvres dans leur tête, et il y en a partout, pas seulement à Montréal, une bonne analyse de comportements des gens.

Je donne un 9/10 je vous le suggère fortement.

Fleurdelivres

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